Valérie Delobal Porcelaine

Artiste céramiste

C’est après un cours de céramique à Tournai en Belgique avec une Iranienne que la révélation m’est venue : je devais faire quelque chose de mes mains, prendre le temps de créer.

J’ai installé mon atelier à Steenwerck, en plein cœur de la nature nordiste ! Rien ne me prédestinait à devenir céramiste après une vie à cent à l’heure dans la publicité, la photo, la déco, mode et les voyages. Je collectionnais cependant déjà les livres de cuisine, ils occupent encore aujourd’hui un pan de mur entier dans l’atelier ! C’est après un cours de céramique à Tournai en Belgique avec une Iranienne que la révélation m’est venue : je devais faire quelque chose de mes mains, prendre le temps de créer. La porcelaine demande patience, rigueur et minutie ! Autodidacte, je suis en perpétuelle recherche du ton ou de la forme parfaite, pour arriver au plus près du bout d’arbre, de champs, de brique ou de ciel qui m’a inspiré initialement !

Notre savoir-faire

Un style sobre et raffiné

Légèreté, sobriété, délicatesse et douceur décrivent bien mes créations : aussi bien dans les couleurs que je crée que dans les formes à la fois irrégulières et harmonieuses. Je ne travaille que des séries monochromes : bols, assiettes, timbales, saladiers, plats de service… je décline la gamme par coloris. Mes pièces ont un fil rouge : elles sont unies et je leur applique généralement un revêtement intérieur en émail, facilitant l’utilisation en cuisine, débordant un peu sur l’extérieur de la pièce en guise de signature ! La simplicité est mon credo et c’est souvent le plus compliqué !

L’art de la porcelaine

Je pratique la technique du coulage pour la confection de mes pièces en porcelaine. C’est un mélange de minéraux en poudre : quartz, feldspath et kaolin, dilués dans de l’eau. Cela donne une pâte liquide, appelée la barbotine, coulée dans des moules en plâtre que je réalise moi-même également à partir de pièces chinées dans les brocantes. La création du moule est le début d’un long cycle de création qui dure plusieurs semaines, entre la coloration, le coulage, la cuisson et l’émaillage puis le temps de séchage.

La patience du métier

Chaque pièce est donc le résultat de plusieurs semaines de création, de la réflexion sur la teinte et le design, en passant par le coulage, le modelage et les cuissons qui concrétisent ce travail de longue haleine. Cela nécessite patience et persévérance. Une fois la barbotine teintée et coulée dans les moules, j’attends plus ou moins longtemps selon l’épaisseur souhaitée avant de retourner le moule. Après une nuit de séchage, la pièce encore malléable et très fragile se démoule et je la modèle pour lui donner la forme souhaitée, j’aime que chaque pièce soit unique ! Après 3 à 4 jours de séchage, je peux la poncer et passer à la première cuisson.

Le miracle de la cuisson

Je procède à la première cuisson dans un four en pierre chauffé à plus de 1 000 degrés, c’est ce que l’on appelle le biscuitage. J’applique ensuite un émail pour lui donner cet aspect brillant caractéristique, qui est souvent plus apprécié pour une utilisation alimentaire. Il faut au minimum 24 heures d’attente avant de pouvoir ouvrir le four du fait de la très haute température ! Une deuxième cuisson, à 1 260 degrés pendant une journée, est nécessaire pour solidifier la pièce et révéler enfin la couleur finale tant attendue ! Encore deux jours d’attente et je découvre enfin ma pièce finalisée et si la couleur est telle que je l’avais imaginée. Un gris perle à la première cuisson ressortira étonnamment noir ébène suite à la seconde cuisson !

A la quête de la couleur

Mon plaisir est de créer de nouvelles teintes ! Ce peut être sur demande d’un client, suite à une rencontre, une balade ou un voyage, un meuble chiné ou un simple regard par la fenêtre. Je m’inspire principalement de la nature pour créer ces coloris à partir de pigments entièrement naturels comme le zinc et le silicium. J’ai commencé par des tons très neutres comme le blanc cassé (craie) puis j’ai développé des coloris composés selon mes inspirations (roses anciens, taupes, indigo, noir ardoise, …) ! Le plus difficile est d’attendre la seconde cuisson de la porcelaine pour découvrir le résultat final ! L’ouverture du four reste un moment magique et privilégié pour moi, même après 3 années d’expérience ! Chaque teinte demande de nombreux essais : plus de 100 essais ont été nécessaires pour développer ce noir mat et profond que j’avais en tête !

L’art de la table

Outre la vaisselle par laquelle j’ai commencé, j’ai créé des pièces pour compléter votre intérieur : soliflores, photophores, boules de porcelaine, suspensions… J’aime travailler la matière dans les moindres détails : ajout de matière pour donner du relief à une assiette, impression en forme d’étoiles sur des suspensions pour faire passer la lumière par un jeu de transparence… la seule limite est mon imagination et celle de mes clients. Je travaille également en collaboration avec d’autres artisans, pour la réalisation de bougies par exemple. Pour les cuisiniers, toutes mes pièces peuvent être mises au four, au micro-ondes, au lave-vaisselle, et la couleur, dans la masse, reste intacte lavage après lavage !